Dans le contexte d’une pandémie comme celle de la Covid-19, chaque gouvernement « a l’obligation de veiller à ce que les biens nécessaires à la prévention soient disponibles, physiquement et financièrement pour toutes et tous.
Ainsi, chaque Etat doit veiller à ce que les produits soient disponibles, à un coût abordable, dès lors que leur utilisation est recommandée[1] ».
Lorsque les autorités sanitaires ont déclaré que le port de masque, le lavage des mains à l’eau et au savon et l’usage du gel hydroalcoolique permettaient de prévenir la contamination du Covid-19, les demandes pour ces produits ont explosé entrainant une hausse exponentielle de leur prix et un début de pénurie de certains produits. A titre d’exemple, le thermo flash utilisé pour mesurer la température du corps a vu son prix augmenter de 5 000 FCFA (prix d’usine) à 75 000 FCFA. Cela a d’ailleurs poussé les autorités gouvernementales à réquisitionner le stock disponible au niveau du port de Dakar.
Le prix du masque chirurgical n’a pas échappé à la hausse des prix, puisque le paquet de 50 masques cédé en janvier 2020 à 3 000 F CFA s’est vendu dans la fourchette de prix variant entre 25 000 F CFA et 35 000 F CFA, en fin mars 2020. Pour faire face à la demande, des initiatives privées ont commencé à émerger pour confectionner et mettre sur le marché des masques en tissu. Ces produits, beaucoup plus accessibles aux bourses des populations ont été bien accueillis avant que les autorités n’exigent des producteur.rice.s le respect d’une norme de qualité spécifique, décision par la suite retirée après une réprobation généralisée. Le port du masque est désormais obligatoire depuis le 17 avril 2020 au niveau des services de l’administration publique, des services du secteur privé, dans les lieux de commerce et les moyens de transport[2].